ETHNOLOGIE ( amusante ? )

QUELQUES GÉNÉRALITÉS SUR LES CORSES
Noël au village, Pâques à la plage
Il y a deux sortes de Corses : celui qui vit sur l’île et celui qui y retourne sans cesse, même s’il n’y est pas né. Le Corse de l’extérieur a des racines aussi profondes que celles d’un châtaigner. A chaque visite, il constate d’abord que les panneaux de signalisation sont criblés de balles et en déduit ensuite que leur fonction première est toujours de servir de cible aux chasseurs, trop sensibles pour s’attaquer au gibier.

Après avoir évité des troupeaux de vaches indifférentes et négocié des lacets en épingle, il gare difficilement sa voiture sur la place parmi celles des autres estivants marseillais, toulonnais ou parisiens, immatriculés eux aussi en 2A ou 2B, bien que la vignette corse soit la moins chère de France. Il a alors la satisfaction d’embrasser la famille : les oncles, les tantes, les cousins, les cousins des cousins, les voisins et les cousins des voisins qui tous s’apitoient sur l’insuffisance de son bronzage. Enfin, il peut profiter d’une douche réparatrice sitôt que la mairie a rétabli l’eau, c’est-à-dire le lendemain.

Le matin, il est réveillé par les salutations entre les vieux qui vont jardiner et les jeunes qui rentrent de discothèque en claquant les portières des voitures, par les discussions des ménagères sur leur balcon cherchant à savoir qui a claqué la portière, les exclamations de la trentaine d’enfants qui descendent se baigner à la plage ou à la rivière, les chiens qui aboient pour faire taire les ânes qui braient.

L’après-midi, il a le choix entre deux grandes activités pour attendre l’heure du souper : le concours de boules, seulement troublé par les litiges entre joueurs, ou le concours de sieste, seulement troublé par les disputes entre les bambins qui s’amusent dans les strette ( ruelles ) . Sans parler des jours de mariage où les villageois qui n’aiment pas gâcher le riz, expriment leur allégresse en tirant en l’air des salves tonitruantes.

Gavé de coppa, de tomates du jardin, de brocciu, de confiture de mûres et de canistrelli à l’anis, avant de participer aux tournois de belote contrée organisés le soir dans les cuisines-salles de séjour des maisons des villages, il regarde la télévision, même si la réception n’est pas excellente. Il zappe entre les variétés de la première chaîne, le film brouillé de la deuxième, le reportage sur les antennes paraboliques de la troisième et la neige des autres.

Après quelques semaines de ce tourbillon de plaisirs et d’agréments sans cesse renouvelés, il se promet de ne plus jamais revenir. Il tiendra parole jusqu’à ce qu’il passe devant une agence de voyages.
Do you speak corsican ?
Le Corse est bilingue. Quand il téléphone à un autre Corse, il commence par : « Allô, ça va ? » et enchaîne spontanément en corse.

Le corse n’est pas seulement un accent, mais une langue d’origine toscane, romane comme l’espagnol, le français et le roumain, cependant moins prisée des joueurs de Scrabble car dépourvue des lettres k, w, x et y.

Jusqu’au XIX° siècle, c’est une langue essentiellement orale, interdite dans les écoles comme l’occitan, le breton, l’alsacien ou le louchébem. Au XX° siècle, dans les années 30-50, elle n’a pas le droit à la parole, néanmoins les roucoulades de Tino Rossi prouvent que l’on peut chanter en corse si les paroles sont en français.

Après 1968, la langue connaît un renouveau avec la prise de conscience de l’identité corse et la hausse des ventes de pendentifs triangulaires symbolisant l’île. En 1974, elle devient une langue régionale facultative au baccalauréat et obligatoire dans les tracts des indépendantistes. Dans les années 80-90, les continentaux découvrent à la radio les polyphonies, ces chants à plusieurs voix qu’improvisent les Corses lorsqu’ils se retrouvent à plus de deux pour, comme le veut la tradition, réveiller de jeunes mariés, garder des moutons, marquer la fin de l’apéritif ou pointer à l’A.N.P.E.

Le corse est une langue lue, parlée et chantée par la quasi-totalité des insulaires, naturellement doués pour les langues étrangères : le Corse du Sud comprend couramment le Corse du Nord et réciproquement.

Vivante, riche et complexe, la langue corse sait évoluer. C’est ainsi que « le cinéma » se dit « u cinéma », « le snack » «  u snacku » et « le restau U » « u restau U ». Beaucoup de panneaux routiers sont désormais bilingues, soulageant ainsi la tâche des pédagogues bénévoles qui, armés de peinture et de pinceaux, ont longtemps traduit le long des routes « Corte » en « Corti », « Vico » en « Vicu » et « Bastia » en « Bastia ».

La langue corse peut constituer un obstacle au dialogue avec les continentaux ou pinzùti, « c’est-à-dire ceux qui parlent pointu ». Ceux-ci peuvent naturellement apprendre le corse, mais ils risquent d’être trahis par leur accent s’ils sont noirs ou arabes.




Des membres de l'association
" Ne gâchez pas le riz !"
Concours de belote sur la place avec
"pom pom girls" sur la droite
LE SAVIEZ-VOUS ?
L’arrière, arrière ,arrière grand-mère du roi Hassan II du Maroc était une descendante de la famille Franceschini de Corbara ( Balagne ).
La collèque de têtes de Maure

Emballage canistrelli
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