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Le
pastis, la bière, l'eau de vie, la liqueur de myrte, le J&B,
le Mouss'or et l'eau... Eh oui, en Corse, il y a de l'eau et même
beaucoup. La Saint-Georges, la Zilia
ou l' Acqua corsa attestent d'une production
locale bien implantée proposant des eaux minérales de qualité
à des tarifs compétitifs. Pourquoi s'en priver, résidents
ou gens de passage ?
Mais justement, vous, gens de passage, saviez-vous qu'il existait il n'y
a pas si longtemps une eau unique en Corse et connue dans le monde ( presque
) entier ?
Située dans une zone fraîche et luxuriante de la Castagniccia
( c'est un pléonasme volontaire... La Castagniccia, tout le monde
sait que c'est une zone fraîche et luxuriante ), la source des eaux
thermales d'Orezza accueillait des curistes de tous horizons, venus soigner
certains bobos agaçants comme l'anémie globulaire, la chlorose,
le paludisme ou la gastrite grâce à la teneur en fer de cette
eau naturellement gazeuse. Elle avait été inventée
en 1777 et déclarée d'utilité publique en 1866.
Nous-mêmes, joyeux lurons en vacances épuisantes au
village,
soignions par
son entremise d'autres désagréments
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non remboursés
par la sécu
et liés
à une consommation
nocturne sans modération de boissons pauvres en fer et riches en
degrés... Quel plaisir c'était de rafraîchir une bouche
pâteuse d'un trait d'eau d'Orezza chargée de glaçons
et colorée de menthe !
A l'âge où l'homme entré dans l'ère de la sagesse
paternelle commandait enfin une Orezza-menthe pour le simple plaisir d'étancher
une soif causée par la canicule, tout bascula. La boisson avait
disparu des tables des cafés insulaires ! Et cet homme ne pouvait
s'empêcher de penser à un aubergiste de Barchetta disparu
depuis qui répondait imperturbablement aux consommateurs : "
Du Perrier ? Ici, il n'y a pas de Perrier ! On n'a que de l'Orezza!"
Bien sûr, la vie a continué pour les clients et pour les
gens de la Castagniccia. Tout le monde s'en est accommodé... sauf
un dénommé François - Xavier Mora, PDG du groupe
Marne et Champagne qui signa en 1998 un accord avec le conseil général
de Haute-Corse pour la reprise de la concession.
C'est ainsi que deux ans après, pas parce que le Corse est long
à la détente mais plutôt parce que les étapes
consécutives à la concrétisation du projet tenaient
du marathon olympique, la bouteille d'Orezza a été réintroduite
avec un franc succès dans l'île au début de l'été
2 000. Succès bien mérité pour toute l'équipe
- environ 16 personnes de la région - qui aligne quelques chiffres
flatteurs : 40 000 bouteilles produites par jour et expédiées
dans toute la Corse, des journées qui commencent à 5h30
pour se finir à 20h00, plus de 300 visiteurs par jour. Succès
auprès des consommateurs néophytes ou connaisseurs qui en
redemandent. Succès à venir quand il sera temps de passer
à la phase exportatrice
( continent, Sardaigne, Allemagne... ) nécessaire au rendement
à l'année de l'usine.
Avec la sortie de "Cantata Corsica " en cd, le retour de l'eau
d'Orezza fut la deuxième bonne nouvelle de l'été
2 000. On en veut d'autres !
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