Le
" RIACQUISTU " du répertoire polyphonique corse
ne se fit pas du jour au lendemain, comme on pourrait le penser.
Il fut source de réflexions multiples, de tâtonnements
divers et de renoncements répétés. Pour
preuve, cette photo qui pourrait sembler anodine et faire penser
automatiquement à une séance de répétitions
d'un orchestre classique.
Il
n'en est rien, bien sûr, car cette rubrique n'aurait plus
de raisons d'être. Il s'agit en fait des premiers essais
de mise un place d'un trio de polyphonistes au début
des années 70. A gauche, u
bassu, au centre u secondu
et au premier plan u terzu.
Le plus surprenant est, vous l'aviez deviné, la présence
d'instruments de musique dont nous ne vous donnerons pas les
noms, vous les connaissez normalement.
Les
spécialistes sont partagés quant à la fonction
de ces instruments ( et nous aussi, d'ailleurs ). Etait-ce une
tradition des anciens ? Etait-ce un moyen détourné
de faire plus sérieux et d'en imposer aux auditeurs sceptiques
? Quoi qu'il en soit, il fut décidé de ne garder
que les chanteurs et de "paghjeller" a capella. Lorsque
l'un des chanteurs voulait coller sa main à l'oreille,
attraper le micro et crier "Liberta !", voilà
que la contrebasse s'écroulait sur le sol au milieu des
fils ou sur le voisin accroupi qui en perdait sa trompette.
il fut donc décidé de chanter avec les mains libres.
Tant
mieux car c'est tellement plus beau un chant polyphonique sans
instruments !