HISTOIRE

L’HISTOIRE DE LA CORSE – 2ème partie

Les revenus de loin

Les divers gouvernements français du XIX° siècle firent tous preuve d’un intérêt déterminé pour le développement de ce nouveau département , au point qu’en 1850 engrais et brouettes étaient encore inconnus des insulaires. Dans le but de créer des emplois pour les Corses sans sou ni chèvre, l’administration française bâtit un empire colonial et fit don au jeune berger d’un chatoyant uniforme de militaire ou de gendarme. Le développement des transports maritimes lui permit d’exhiber son nouveau costume en Afrique ou en Asie, les liaisons Marseille-Alger ou Marseille-Saigon étant plus fréquentes que celles de Marseille-Bastia, même les jours de match.Ainsi l’île se dépeupla-t-elle et le Corse devint-il un émigré habité par de grands idéaux : le retour au pays natal, l’honneur de la patrie et l’obtention d’une pension.

Les années 50-60 sont celles de la décolonisation et du Plan d’action régional. En 1957, l’état français gratifia la Cores de deux sigles : S.O.M.I.V.A.C. et S.E.T.C.O. Ces deux sociétés d’économie mixte ont pour véritables patronymes : Société pour la mise en valeur de la Corse et Société pour l’équipement touristique de l’île de Catarinetta bella tchi-tchi. Désormais le Corse a des destinations plus proches et des motivations moins belliqueuses. Il s’absente pour les universités de Provence et de Côte d’Azur ou les bars de Pigalle.

Les pieds-noirs arrivent de 1957 à 1965. Officiellement ils sont 17 500 rapatriés, le chiffre le plus faible des départements méditerranéens, ce qui représente tout de même 10 pour cent d’une population ravie d’intégrer à son répertoire de chansons folkloriques l’impérissable succès d’Enrico Macias : « porom-pompero porom, pompom porom pompero, polom pompom polom-pompelo polom. »

Un rapatrié sur quat’, la vérité, y portait un nom qu’il était corse, un sur cinq y rentrait au pays pourquoi il était né sur l’île et six sur six, la purée de leurs osses de leurs morts, y z’avaient l’accent pied-noir. Beaucoup étaient des agriculteurs munis de capitaux, d’expérience et de barbecues. Aidés par le ministère des Rapatriés et la S.O.M.I.V.A.C., ils firent fructifier la plaine orientale, dédaignant la culture du caillou en montagne. Ils développèrent autant le secteur secondaire et la capitalisme que la jalousie des insulaires.

Dans les années 70, la Corse se spécialisa dans trois fruits exotiques : la clémentine, le kiwi et l’ouvrier d’Afrique du Nord. Aujourd’hui, la production de clémentines s’élève à environ 28 000 tonnes dont une de feuilles décoratives ; celle de kiwis permet à la France d’être le troisième producteur mondial d’actinidia chinensis ; quant à l’ouvrier agricole maghrébin, il n’est pas produit, mais exploité.   

  Touristes pas morts

Il y a deux saisons en Corse : l’été et la basse saison.Le tourisme en Corse a commencé à se développer dans les années 60, comme la conquête spatiale et le scoubidou. Jusqu’alors, les principaux touristes étaient les Corses exilés à l’étranger, Lyon, Nice ou Marseille, qui revenaient pêcher le congre, enterrer le grand-père ou tuer le cochon.

L’île compte 250 000 habitants. Pendant les mois estivaux, plus d’un million et demi de touristes y débarquent et se précipitent au tabac le plus proche pour s‘approvisionner en cigarettes détaxées. Avec l’aide de la S.E.T.C.O. et de la grande finance, les possibilités d’accueil de l’île se sont développées, essentiellement en bord de mer. C’est une chance, car la côte est l’endroit où 6 vacanciers sur 10 préfèrent laisser leurs paquets de cigarettes et leurs bouteilles vides.

Grâce à une infrastructure efficace d’autoroutes sinueuses aux fortes déclivités, les kilomètres comptent double. Ainsi l’automobiliste qui va de Bastia à Calvi par la côte ( 93 kilomètres ) ne mettra pas moins de temps que celui qui se rend de Paris à Lille ( 221 kilomètres ) . La corse est une grande île aux petites dimensions qui font tomber la moyenne.

Le changement de qualité du revêtement des routes cantonales présente deux avantages. Il permet de visualiser le passage d’une commune à l’autre et d’évaluer l’influence de la municipalité auprès des dirigeants insulaires.

Tout l’été, jusqu’au départ du dernier vacancier, la Corse affiche en permanence « paese in festa » ( village en fête ) . Dans tous les bals populaires, la sono enchaîne des classiques aux succès du jour, et la soirée se termine par un florilège de chants corses traditionnels repris en chœur par l’assistance ivre d’émotion et d’alcool ou frigorifiée car les nuits sont fraîches même en été.

De toutes les activités prévues pour distraire le touriste, la plus populaire n’est pourtant pas organisée par le comité des fêtes local. Au gré de ses promenades nocturnes, le vacancier chanceux pourra voir bars, banques ou bungalows se désintégrer en un exquis bouquet pyrotechnique ( Encore que la tradition se perde, les artificiers de la nuit préférant attendre la fin des vacances pour se remettre au travail sans risquer de se retrouver coincés dans les embouteillages si nombreux en été ). C’est pourquoi la Corse est fort justement réputée pour le bleu de sa mer, de son ciel et de ses nuits.

EXCEPTIONNEL !

Une clémentine dont la feuille est plus lourde que le fruit !


L'HISTOIRE DE LA CORSE - 3ème PARTIE
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