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Notre
ministre de l’Intérieur, Jean-Pierre Chevènement n’y est pas allé de main
morte ( ni propre…) après la diffusion d’un sujet sur la Corse ( au hasard
1: La restauration de l’état de droit en Corse ) lors du 19/20 de FR3.
« L’Etat, ce pelé, ce galeux, dont viendrait tout le mal et sans lequel
il n’y aurait que de bons sauvages. » Les différents rapports (au hasard
2 : Glavany ? ) ont bien montré que l’Etat français avait largement contribué
à la situation actuelle de l’île, mais ce n’est pas grave. Nous sommes
des sauvages et, pire encore, de mauvais sauvages. Quand aux conclusions
de la Fédération internationale des droits de l’homme sur la « justice-spectacle » ,
ce n’est même pas la peine d’en parler. « Des étrangers qui n’ont pas
passé plus de vingt quatre heures en Corse ! » |
Rien ne se fait comme ailleurs en Corse… C’est bien vrai. On peut affirmer
aujourd’hui que le traitement réservé à la Corse et aux Corses ne se fait
pas comme ailleurs, non plus. Quelle tristesse ! J’apprends avec stupéfaction
que messieurs Bonnet et Pardini font l’objet d’une grande sympathie de
la part de la population française. On avait commencé par leur trouver
des EXCUSES, voilà que bientôt ils recevront la légion d’honneur ou la
médaille du mérite à l’occasion de la garden-party du 14 juillet !
Selon l’hebdomadaire Marianne, 31% des Français éprouvent « plutôt de
la sympathie » pour le préfet. Et cela grimpe à 51 % selon l’Evénement.
On est donc prévenus. Cet été, un touriste sur deux ( ou trois ) pourrait
tout à fait nous abhorrer, nous haïr, nous détester. Et en plus, il faudrait
être accueillants et préparer les colliers de fleurs façon Tahiti.
Mais le plus aberrant dans cette affaire, c’est que tous les amis du préfet
et de son adjoint usent de la « présomption d’innocence » alors que Mamadou,
Mohamed et Doumè peuvent croupir en prison des siècles avant d’être jugés
sans que cela les émeuve ou les fasse hurler à l’antidémocratie forcenée.
Conclusion : Il vaut mieux être riche et
en bonne santé que pauvre et mal fichu dans le pays des Lumières et autres
âneries.
Dernière minute : Voilà que M. Jospin, qui
s’était senti blessé et trahi dans cette affaire, a lu aussi les résultats
du sondage. Ce qui lui a fait dire que Bonnet était quelqu’un qui avait
trop pris son travail à cœur et que cela l’avait amené à transgresser
la loi et l’état de droit qu’il était censé rétablir. Au moins, c’est
clair. ( Encore un qui va discrètement faire partie du comité de soutien
au préfet ! ) |
En
avril 1998, un spécimen de manuel d’Histoire- Géographie- Education
Civique destiné aux élèves de cours moyen proposait en étude de textes
« Les Corses et les lois de l’Etat ». Il devait bien sûr s’agir d’illustrer
une leçon d’éducation civique traitant du civisme et du respect de la
loi par tous les citoyens. Imaginez l’enseignant corse de France et
de Navarre face à un tel dilemme. « Ho, monsieur, vous êtes Corse ?
Vous êtes un voleur ? ».Très amusant. Un syndicat enseignant corse a
protesté contre ce bouquin et le passage ( ou le livre entier ) a très
vite été retiré du marché.
On est heureux de l’apprendre un an après grâce à un tout petit article
( non signé )judicieusement placé tout en bas de la troisième page du
Canard Enchaîné daté du 18/08/99. Personne n’a crié au scandale, personne
n’a fait intervenir le MRAP. Haaa, si l’on avait parlé de Bretons, d’Auvergnats,
de Basques, de Normands, la réaction aurait été autre. On pourrait suggérer
à l’éditeur Bordas ( pour ne pas le citer ) de présenter la même leçon
et de l’illustrer par un texte « Les politiciens et les lois de l’Etat
qu’ils ont fait voter eux-mêmes ». Mais le pire est dans la conclusion
de l’article où le journaliste s’en tire par une pirouette malhabile
du style « Avant de vous plaindre de racisme anti-corse, commencez par
mieux traiter vos immigrés ! ».
A TECHJA ! ne peut pas nier qu’il y a des problèmes de civisme et de
racisme en Corse, mais tout de même, un peu de retenue serait bienvenue.
Je paie mes impôts et ma redevance, je ne pratique pas la ratonnade
tous les samedis soirs. Les Maghrébins de mon village n’ont à ma connaissance
jamais été maltraités, ils passent souvent à la maison saluer mon père
et boire un coup avec lui. Mon ami d’enfance vit maritalement avec une
beurette qui lui a donné deux beaux spécimens de Corsoalgériens qui
gambadent dans le patelin en toute quiétude. Si l’on veut dénoncer ceux
qui nous pourrissent la vie, qu’on le fasse, mais que l’on ne nous mette
pas dans le même sac. N’oublions pas que les « pourrisseurs » pullulent
abondamment et en plus grand nombre de l’autre côté de la Méditerranée
en direction du nord.
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